Quatre ans déjà que je me suis embarquée avec Tiephaine dans l’aventure Sombre Plume… Je dois bien reconnaître que si nous sommes encore là, c’est parce qu’il a su porter ce projet à bout de bras, envers et contre tous. Je suis restée discrète toutes ces années, par volonté et par nécessité. Même aujourd’hui, je ne saurais vraiment me qualifier d’écrivaine, même si Tiephaine ne cesse de m’assurer du contraire. Il est l’un des rares à avoir lu mes écrits, et même à m’avoir convaincue d’en publier quelques uns sur ce site que nous menons en commun depuis déjà quatre ans. Que dire dans ce cas, si ce n’est que je n’ai regretté qu’une seule chose au cours de ces années: ne pas m’être investie plus auprès de Tiephaine et de ses projets.
Le hasard a voulu que nous nous rencontrions dans une librairie il y a près de 7 ans. Je m’intéressais à un ouvrage rare et hors de prix sur l’inquisition, et ce malotru me l’a soufflé sous le nez… Quelque chose chez ce grand blond m’a tout de suite attirée, et je ne saurais dire pourquoi, j’ai voulu garder contact avec lui. Nous nous sommes revus, nous avons parlé, longuement. Notre véritable rencontre a eu lieu lorsque je lui ai dit que je pratiquais la sorcellerie. Pour la première fois depuis longtemps, et peut être même de mon existence, je ne tombais pas sur quelqu’un qui prenait peur ou sur un poseur invoquant les pseudo-grands noms de ce domaine sulfureux. Il savait.
Art et Magie sont intimement liés, parce qu’il s’agit d’actes créateurs qui parfois passent inaperçus mais sont indéniablement présents et influent à leur échelle sur nos psychés, que cela soit de manière directe ou plus subtile. Il serait mal-aisé d’expliquer ce que nous avons partagé toutes ces années, parce que ces expériences dépassent les mots et les concepts. Tiephaine, comme dans ses écrits, sait plonger dans l’abîme avec nous et nous en ressortir sans dommages. Nous avons eu des soirées mémorables l’année dernière lorsque nous vivions encore tous les deux à Poitiers. Nous nous sommes aventurés dans des domaines si obscurs que nombreux seraient ceux à nous traiter de fous. Rares sont ceux qui ont comme nous expérimenté l’écrit dans sa dimension créatrice tant sur le plan artistique que physique… Ces expériences nous ont fait évoluer vers quelque chose de plus, et c’est ce que nous voulons pour Sombre Plume.
Les circonstances de l’existence semblent tendre vers la nécessité de nous séparer Tiephaine et moi. Lui est parti vivre dans le sud-est de la France, tandis que moi, je suis partie vivre dans le sud de Londres. Il y a pourtant des liens qui jamais ne peuvent se rompre, et celui qui nous réunit fait partie de ceux-là.
Tiephaine est incontestablement la figure publique de notre duo alors que je me contente d’évoluer dans l’ombre, en silence, revêtant même ce nom d’emprunt qu’il m’a choisi pour m’éviter de m’exposer alors que je ne le désire pas. Des rôles qui nous conviennent parfaitement, et que nous devrions encore tenir pendant très, très longtemps. Nous venons de faire publier le Liber Satanis, mais nos projets ne s’arrêtent pas là, et cette année devrait voir la concrétisation de tout le travail que nous avons fourni ces dernières années.
Nous pratiquons les Arts Noirs, et nous sommes fiers de célébrer l’arrivée de cette cinquième année de Sombre Plume!