Quelle catastrophe… Ce livre est simplement une arnaque. Pourquoi? Parce qu’il se présente comme un livre de qualité universitaire, scientifique, alors qu’il n’est qu’un ramassis d’articles parus dans des revues généralistes, forcément lacunaires, succinctes et parfois partiales. Nulle part ce n’est précisé sur le 4e de couverture: tous ces articles ont été publiés dans la revue L’Histoire, ou un de ses hors série, la plupart viennent des Collections de l’Histoire n°16. Quelques encarts ont été rajoutés ici et là, mais on est très, très loin d’un ouvrage approfondi, ou d’articles spécifiques.
Alors bien sûr, les auteurs sont de grands médiévistes dont les noms sont connus, et ce qu’ils expliquent dans ces articles n’est pas un travestissement de la réalité… du moins pas directement. Par la force des choses, un article de revue généraliste, même sérieux, n’offre pas la place d’une revue scientifique. Entre 1500 et 5000 mots constituent le standard habituel des « dossiers » de presse, là où un article scientifique en fait dix fois plus. Cela entraine forcément des raccourcis, des approximations, des pertes de nuances, qui ne rendent pas compte de l’ensemble, et donne une image « moyenne » qui n’est qu’illusoire tant les disparités à l’échelle du territoire du royaume de France sont parfois énormes.
Très franchement, c’est un ouvrage qui n’a aucun intérêt, même introductif (d’autant moins que le premier article explique que la chevalerie n’était finalement que des hommes de main oscillant entre rapines et quasi-mercenariat, comme si l’image du landsknecht s’appliquait au chevalier médiéval… pardon?).
Ceci d’autant plus que, datant de 2006, il y a des ouvrages beaucoup plus approfondis et pertinents sortis depuis (Dominique Barthélémy, Jean Flori…), y compris des rééditions d’oeuvres de recherche classiques (comme, par exemples, celles de Georges Duby).
Bref, passez votre chemin, il y a mieux.