[lu dans l’édition préparée par l’Homme Libre, parue en 2010]
Léon Degrelle est un personnage sulfureux. Catholique militant, puis nationaliste fervent, il devient rapidement fasciste puis collaborationniste, et ira jusqu’à former la Légion Wallonie pour s’engager auprès de la Werhmacht sur le front de l’est dans le cadre de la « Croisade contre le Bolchévisme ». A la fin de la guerre, Degrelle se réfugie en Espagne et y terminera sa vie sans jamais revoir sa Belgique natale, où il fut condamné à mort par contumace.
Les âmes qui brûlent est un ouvrage paru en 1954 en Espagne (1964 en France), où il a connu un destin exceptionnel, avec plus d’une cinquantaine d’éditions. Il se compose de textes courts composés avant, pendant et après la guerre (majoritairement avant). Loin d’être pamphlet politique ou militant, ce livre se lit comme on lit un recueil de poésie ou de philosophie antique. Par bien des aspects, il rappelle Les Travaux et les Jours d’Hésiode, ou les Pensées pour moi-même de Marc Aurèle.
Ces textes n’étaient pas destinés à être publiés: il s’agit de réflexions écrites par-ci et par-là, qui n’ont pas de fil conducteur particulier. Léon Degrelle n’est d’ailleurs pas lui-même à l’origine de ce recueil, puisque c’est Gregorio Marañon qui l’a mis en forme et publié.
La beauté et la « pureté » des réflexions ici rassemblées font de ce livre un ouvrage magnifique, très loin du souffre de son auteur. Il vaut vraiment la peine d’être lu, même si l’on est loin de partager les idées de Léon Degrelle. Aucun racisme, aucune intolérance, aucune allusion à quoi que ce soit de politique, ne vient entacher cet ouvrage de la marque d’infamie qui marque les autres textes de Léon Degrelle aujourd’hui.
Un texte à découvrir et qui prouve qu’il est souvent bon de dépasser ses préjugés idéologiques pour découvrir des perles et des trésors injustement ignorés.