La grande arnaque de la Science: les grandes annonces cachent toujours quelque chose.

Le principe de fonctionnement d’un laser mégajoule, piqué chez Enerzine.

Vous n’avez pas pu échapper à l’annonce grandiloquente du NIF américain sur sa « formidable percée » dans le domaine de la fusion. D’après eux, ils ont réalisé la première fusion dont le bilan énergétique est positif, employant des lasers générant 2 mégajoules d’énergie (2 000 000 de joules, une balle de .357 Magnum c’est 800 joules en sortie de canon, pour vous donner une idée) pour compresser une bille de gaz et générer 3 mégajoules d’énergie.

Alors outre le fait que ces 3 mégajoules d’énergie ne veulent rien dire en soi, puisqu’il faut encore derrière récupérer cette énergie ET la convertir en électricité (ce qui entraine automatiquement des pertes énormes), le NIF s’est bien gardé de parler de l’autre bout de la chaine: comment ont-ils généré ces lasers?

Là, mes amis, on frôle le scam pur et simple. Générer un laser est extrêmement énergivore, et les lasers de type « mégajoule » sont parmi les pires. Pour générer 2 mégajoules d’énergie laser, le NIF en a consommé… 322. ( https://www.nature.com/articles/d41586-022-04440-7 ) On est sur un rendement de l’ordre de 0.006%. Avec l’ajustement de la réaction de fusion qui a été générée (3 mégajoules), on passe à 0.009%.

Pour vous donner une idée, un simple générateur diesel a un rendement énergétique de l’ordre de ~40%, un réacteur nucléaire est à ~33%.

Cela fait maintenant une cinquantaine d’années qu’il n’y a plus de grande percée technologique dans le domaine énergétique, et il y a une bonne raison à cela: les « technologies futures » ont besoin d’une mobilisation sociétale complète, à l’image de ce qu’avait eu besoin le charbon au 19e siècle, le pétrole au début 20e et le nucléaire dans les années 1950. On parle de centaines de milliards d’euros d’investissement nécessaires, ce qu’aucune entreprise privée ne pourra jamais développer à elle seule.

Depuis les années 1970, les Etats se sont totalement désengagés de la recherche industrielle et technologique, au nom du libéralisme, du commerce international, de la libre concurrence, et de tout un tas de conneries de ce genre. Résultat, les grandes infrastructures (rail, réseau électrique, centrales, réseaux routiers même) qui tiennent l’économie et l’industrie de nos pays sont désormais délaissées, et ce sans qu’il n’y ait de grands investissements dans la recherche future. Et ça ne va pas s’arranger, parce que le libéralisme se double désormais d’un écologisme ultra destructeur.

Seul rescapé de tous les projets énergétiques « futuristes » de la grande époque, encore que ce soit sous la forme d’une collaboration internationale rassemblant 35 pays, le réacteur à fusion nucléaire ITER est issu d’une technologie connue depuis les années 1950, qui a été à peu près totalement mise dans les cartons à l’époque en raison des technologies qu’il impliquait et qui n’étaient pas du tout matures, et ne le seraient pas avant plusieurs décennies. La recherche a continué dans des petits laboratoires, avec des très petits réacteurs dont on savait très bien qu’ils ne déboucheraient sur rien, faute d’avoir la bonne échelle. Les crédits de recherche étaient de toute façon mobilisés par la technologie des réacteurs à fission qui étaient encore balbutiants. On a perdu environ 30 ans sur ITER, et on sait déjà qu’au mieux, ce réacteur expérimental ne débouchera sur une application industrielle que vers 2050 (il devrait démarrer en 2025, normalement).

Alors dans tout ça, pourquoi en faire des caisses au moindre truc complètement banal et sans intérêt?

Il y a deux raisons convergentes: d’une part, ça permet à ces entreprises de mobiliser l’attention médiatique et donc l’attention de personnes et d’institutions qui ne savent pas quoi faire de leur fric, et donc d’attirer des financements. En l’absence d’investissements publics, on dira que c’est de bonne guerre et que c’est même probablement vital pour la Recherche.

D’autre part, c’est simplement du « panem et circenses » pour geeks: on leur fait croire que la « Science » est toute puissante et avance à grands pas vers un avenir radieux et transhumaniste où tous les problèmes du monde vont être résolus par des mecs en blouses blanches. Et comme la Science moderne est amorale (voire largement immorale), on détourne les masses dans un sens général d’adhésion à certaines idéologies totalitaires sont en train de naître.

Et tiens, d’ailleurs, qui se rappelle des technologies d’il y a dix ans, qui devaient solutionner la médecine, avec les méthodes d’édition génétique (Crispr…), les prothèses bioniques, ou les cellules souches et l’impression 3D d’organes à partir de l’ADN du malade? Ces technologies qui devaient être notre quotidien aujourd’hui ont totalement disparu de la surface de la Terre alors qu’elles faisaient les grandes « unes » de tous les journaux.

La réalité, c’est qu’il n’y a pas de miracles scientifiques: le prix à payer est toujours exorbitant, qu’il soit sur le plan moral ou le plan physique. La « Science » ne sauvera pas notre monde, ni notre Humanité, parce que personne n’est réellement sérieux dans la volonté de solutionner des problèmes que nos sociétés s’imposent d’elles-mêmes sans aucune raison valable.

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