De la diffusion de la peur du réchauffement climatique

Inondation de Venise, Andrea Pattero/AFP/Getty Images
Inondation à Venise, Andrea Pattero/AFP/Getty Images

De temps en temps, l’actualité fait que la population ne se préoccupe plus vraiment du temps qu’il fait, et oublie totalement le « réchauffement climatique ». Les choses étant ce qu’elles sont, on a tendance à se préoccuper de ce qui nous menace vraiment directement, plutôt qu’une vague menace sur laquelle personne ne se met d’accord formellement.

Alors on voit surgir de nulle part des articles comme celui-ci, nous parlant d’un coin que personne ne connaît, que personne n’ira visiter, et que peu de monde peuvent situer sur une carte (le Liberia, pour info, c’est un petit pays d’Afrique de l’ouest équatoriale situé au bord de l’Atlantique, juste à côté de la Côte d’Ivoire).
Avant de poursuivre, je vous invite à lire l’article, ça va prendre deux à cinq minutes. Nan, nan, vraiment, lisez-le.
C’est fait?
Quel drame n’est-ce pas? Tous ces pauvres gens, menacés par le « réchauffement climatique » et la fonte des glaces (un comble pour un pays tropical!). De quoi se sentir un peu mal pour eux et triste, et prendre de bonnes résolutions n’est-ce pas?

Sauf que tout est bidon. Bon, pas la partie drame humain qui elle est réelle, mais l’explication donnée: le véritable problème qui touche West Point, ce n’est pas la montée des eaux, mais l’érosion des sols sablonneux.

Vue aérienne du bidonville de West Point
Vue aérienne d’une partie du bidonville de West Point (détail), construit en partie sur des bancs de sable
La montée des eaux sur tout le 20e siècle (100 ans, donc) est estimée entre 12 et 22cm (cf. par exemple Stéphane Malebranche, Le Changement Climatique: du méta-risque à la méta-gouvernance, p. 63, consultable via google books), la moyenne annuelle depuis 1992 s’établissant à un peu moins de 3mm/an, soit donc une élévation totale de 17 à 27 cm depuis 1900. C’est loin, très loin de permettre une submersion de ces quartiers ou, autre cas qui revient tout le temps chez Greenpeace, de l’archipel des Kiribati, même en intégrant les effets cumulés des vagues et des courants. Pour les Kiribati, c’est l’enfoncement du plancher océanique qui est en cause, et l’érosion des sols. Les marées et les vagues, même de petite ampleur, érodent en effet énormément les côtes (cf les côtes d’Armor ou le phénomène d’érosion fluviale des sols au Bangladesh). Le sable, de par sa nature, doit être considéré comme un fluide qui se déplace au gré des flots en fonction de leur vitesse (courants) et de leur puissance (houle/marées). Si on en enlève quelque part, la nature va avoir tendance à en remettre pour « lisser » le trou (pensez aux trous et châteaux de sables sur les plages, il n’en reste rien après 24h: c’est le même principe).
Or, saviez-vous que le sable des plages est pillé par certaines multinationales avec la complicité des autorités locales pour être employé dans la construction, parce qu’il y a une « pénurie » mondiale de sable utilisable dans la construction? L’Afrique sub-saharienne est particulièrement touchée par ce phénomène, qui n’épargne donc pas le Liberia. Les côtes sont redessinées au fil des ans à cause de ce commerce-là. La pauvreté extrême amène les populations à s’établir là où elles le peuvent, y compris les plages, bancs de sable et autres dunes, ce qui accentue ce phénomène, et surtout le rend visible de par ses conséquences parfois catastrophiques. La plage n’est pas habitable, elle est une zone d’interface, d’échange entre l’univers marin/océanique et l’univers terrestre. En une année, une plage peut changer de visage au point d’être méconnaissable. Seuls les aménagements du littoral donnent l’illusion d’une permanence.
Un cas d'érosion naturelle qui a fait la joie des journalistes de BFMTV, TF1 et France 2 l'année dernière...
Un cas d’érosion naturelle qui a fait la joie des journalistes de BFMTV, TF1 et France 2 l’année dernière…


L’érosion des sols sablonneux est bien évidemment aggravé par les phénomènes climatiques exceptionnels que sont les tempêtes, dont le GIEC prédit qu’elles seront plus fréquentes et plus violentes au cours du 21e siècle. Si le changement climatique a un impact, c’est donc à ce niveau là, et non en raison de la prétendue montée des eaux (qui bizarrement ne semble pas être beaucoup remarquée dans les ports…).
Entendons-nous bien: le changement climatique est un phénomène difficilement contestable. On observe un recul sans précédent de mémoire d’homme des glaciers, une diminution de la banquise (surface, épaisseur), et la fonte des glaces induit une hausse globale du niveau de l’eau. C’est un phénomène qui existe depuis au moins 10 000 ans (fin de la dernière glaciation) et semble s’accélérer depuis un moment indéterminé du 20e siècle (on ne peut pas accuser par exemple les tests nucléaires atmosphériques, ce qui indique que le phénomène est diffus dans l’espace et dans le temps). L’érosion des littoraux est probablement affecté dans une certaine mesure par le changement climatique, mais certainement pas au point d’accuser celui-ci d’être responsable d’un phénomène physico-chimique parfaitement naturel tel que l’érosion.

Ce qui est largement contestable en revanche, c’est cette propension des médias et d’une certaine partie des lobbys « écologistes » et des scientifiques à jouer sur l’aspect dramatique des événements pour les faire coller à cette espèce de grosse blague qu’est devenue la doctrine du « réchauffement climatique ». Lors de la tempête Xynthia en 2010, tout comme lors de l’Ouragan Katrina en 2005, on nous a présenté les faits comme résultants de quelque chose d’inéluctable dont l’homme est responsable: l’émission de carbone dans l’atmosphère dont le résultat est le réchauffement climatique.

Vue des quartiers populaires de la Nouvelle Orléans après le passage de l'ouragan Katrina, 2005
Vue des quartiers populaires de la Nouvelle Orléans après le passage de l’ouragan Katrina, 2005
Or, ce n’est pas vrai. Dans les deux cas, les catastrophes étaient évitables et ne se sont produites que parce que les autorités locales et nationales se sont défaussées de leurs responsabilités, d’une part en permettant l’installation dans des zones à risque parfaitement identifiées, d’autre part en ne procédant pas aux investissements nécessaires pour la rénovation et l’entretien des aménagements littoraux. Le même phénomène touche actuellement West Point au Liberia, mais une décennie après la catastrophe de la Nouvelle Orléans, on en est toujours au même point: c’est la faute au réchauffement.
Il serait vraiment souhaitable pour nos sociétés que l’on arrête de faire croire que les catastrophes sont inéluctables et le fait de choses supérieures à nous (Réchauffement, Rayons Cosmiques, Dieu…). Elles sont le fait d’hommes et de femmes dont la seule référence est le résultat d’un calcul coûts/bénéfices/risques qui prennent des décisions dans l’unique but de s’enrichir. Se défausser ainsi sur la Nature en nous pointant du doigt parce qu’on boit de l’eau en bouteille plastique (c’est de notre faute à nous, nous!) est proprement scandaleux.
Ceux qui vous font croire que les catastrophes naturelles sont inéluctables vous mentent. Même sans maîtriser la Nature, on peut prévenir ses impacts négatifs avec un minimum de bon sens et d’humanité.
C’est peut être ça, finalement, le grand problème aujourd’hui: au lieu de voir des pauvres et des exclus de la société, vivant dans des conditions de précarité effroyables, on préfère voir la main invisible de la Providence.

Une réflexion sur « De la diffusion de la peur du réchauffement climatique »

  1. C’est vraiment affreux pour ses personnes. Les industriels sont sans pitié et en plus ils nous mettent sa sur le dos c’est gonflé, et ce sont toujours les pauvres qui trinque, sa me dégoûte !!!

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