Le Koguryo, un royaume de l’Asie du Nord-Est

Une somme incontournable pour quiconque s’intéresse sérieusement à l’histoire de la Corée.

Il faut préciser d’emblée qu’il s’agit d’un ouvrage aux standards universitaires, et que sa lecture n’a rien à voir avec celle d’un roman ou d’un livre d’histoire « grand public ». En contrepartie, on accède aux faits et aux éléments archéologiques connus, sans extrapolation, et remis dans leur contexte d’époque et actuel.

L’ouvrage se scinde en deux parties. La première resitue l’historique connu et les éléments de contexte géopolitique qui entourent l’étude du royaume du Koguryo. La chose est nécessaire, puisque les enjeux politiques sont importants, d’une part pour la Chine, qui estime que le Koguryo est un royaume d’essence chinoise, d’autre part pour les deux Corées, qui assimilent les trois royaumes à leur roman national de manière différenciée. C’est aussi un enjeu pour les japonais, puisque le Koguryo semble s’être mêlé à l’histoire du Japon antique à travers des conflits armés. L’histoire de la péninsule coréenne est d’ailleurs marquée par des tentatives de manipulations de l’Histoire de la part d’un peu tout le monde dans la région, ce qui explique les difficultés actuelles d’interprétation et parfois d’accès à certaines zones. La Corée du Nord n’est pas particulièrement connue pour sa politique d’accueil des scientifiques étrangers, surtout lorsqu’ils sont européens…

La deuxième partie est un inventaire exhaustif des traces écrites laissées par le Koguryo. Il y en a peu, elles sont souvent en mauvais état, mais attestent de l’existence de ces trois royaumes (trois capitales sont connues). Les textes sont ici présentés dans leur version originale et dans une proposition de traduction.

Il s’agit clairement d’un travail de référence, largement sourcé et appuyé sur des travaux antérieurs. L’ouvrage est d’autant plus réussi qu’il comporte de nombreuses photographies et cartes en couleur, qui restituent au mieux les informations disponibles, et illustrent parfaitement les tombes peintes.

Olivier Bailblé et Ariane Perrin ont accompli un travail remarquable et sérieux, qui ne pourra que satisfaire les lecteurs intéressés par l’histoire coréenne. Une très grande réussite scientifique et éditoriale de la part de l’Atelier des Cahiers, que je ne peux que remercier pour cette passionnante découverte.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *