Cette image est datée du 24 février 2022, à 4h03. Elle est la première trace enregistrée du conflit opposant la Russie au bloc OTAN/Ukraine, et montre un soldat ukrainien du poste frontière « Kalanchak », dans la région de Kherson (juste au nord de la Crimée), qui vient de repérer un convoi militaire russe foncer vers la frontière.
Ce matin là, comme beaucoup, je me suis réveillé un peu assommé par la nouvelle et l’inquiétude. Quelques semaines plus tôt, j’écrivais que la Russie n’envahirait pas l’Ukraine, qui menait comme chaque année son cirque pour obtenir du gaz de la part de la Russie et de l’argent de la part des occidentaux, profitant des exercices militaires annuels conjoints entre la Russie et la Biélorussie pour faire croire à une invasion prochaine. J’étais convaincu qu’il n’y aurait pas de conflit armé, parce que ce n’était dans l’intérêt (économique) de personne. Les choses se sont infléchies au cours du mois de février, et surtout lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, à laquelle, pour la première fois, la Russie ne participait pas. Lorsque le 19 février 2022, dans son discours, Zelensky a annoncé son intention de renoncer au Memorandum de Budapest, par lequel l’Ukraine s’était engagée à renoncer à l’arme nucléaire à la suite de l’effondrement de l’URSS, j’ai compris que ça ne passerait pas pour les russes. Je pensais aussi que ça ne passerait pas vraiment pour les occidentaux, mais personne n’a moufté. Une Ukraine dotée de l’arme nucléaire, avec une partie de son gouvernement imposant des mesures anti-russes (et anti-roumains, anti-polonais et anti-hongrois), clamant régulièrement sa haine des russes et des populations refusant la situation politique issue du coup d’Etat de Maïdan en 2014, était clairement une ligne rouge absolue pour la Russie. Le conflit militaire était inévitable, mais je n’envisageais pas qu’il puisse survenir moins d’une semaine après.
La suite, vous la connaissez. Une Ukraine prise dans une tenaille stratégique comme on n’en avait plus vue depuis la seconde guerre mondiale, mais pourtant figée pendant de longues semaines sans explication. Les autorités militaires et le gouvernement russe avaient simplement fait un pari mal calculé: ils pensaient que l’armée ukrainienne en profiterait pour mener son propre coup d’Etat et renverser Zelensky. C’était très mal calculé, puisque l’armée avait été purgée de tous ses éléments jugés pro-russes après l’annexion de la Crimée en 2014. Le coup d’Etat ne venant pas, c’est finalement le retrait de toutes les troupes au nord de l’Ukraine, entre le 30 et le 31 mars 2022. L’offensive a repris au sud, dans l’objectif de libérer les deux républiques du Donbass, en maintenant la pression militaire sur la région de Karkhov. Puis, sans explication ni réel impératif stratégique, les troupes russes évacuent totalement la région de Karkhov à la suite d’une percée modeste menée par des mercenaires étrangers et deux régiments ukrainiens, début septembre, quelques jours avant les très controversés referendums dans les 4 provinces ukrainiennes occupées, qui « décideront » de leur rattachement à la Russie (à l’époque, je vous avais exposé pourquoi ces referendums n’étaient pas souhaitables ni valables juridiquement parlant).
Et depuis, plus rien. On nous annonce des opérations militaires d’envergure des deux côtés de la ligne de front, qui n’arrivent jamais. Si la PMC Wagner grignote du territoire ukrainien régulièrement, elle est bien la seule faction militaire à réellement combattre du côté russe. Côté ukrainien, la mobilisation n’en finit plus de rabaisser ses standards (des jeunes de 16 ans peuvent servir dans l’armée à des positions non combattantes, des jeunes de 17 ans peuvent intégrer des unités combattantes si le calendrier de déploiement de celles-ci fait qu’ils auront 18 ans au moment d’aller sur le front), voire recourt à la mobilisation forcée d’hommes en pleine rue. Et toujours, cette boucherie qui n’en finit plus dans les tranchées ukrainiennes, où les soldats ukrainiens subissent tous les jours des bombardements d’artillerie intenses et meurtriers.
Nos gouvernements promettent cyniquement des équipements pour une Ukraine qui n’a de toute façon pas les moyens humains de les employer, ni les moyens matériels de les entretenir. « Il ne faut pas que la Russie gagne ». Gagner quoi? Des territoires? Ils étaient pro-russes avant même que n’éclate le coup d’Etat en 2014. Des avantages économiques? Là dessus, l’Europe est exsangue et démolie alors que la Russie dispose de tout ce qu’il lui faut pour ne pas devenir un autre Iran ou une autre Corée du Nord. Et elle étend son influence en Afrique au détriment d’une Europe qui n’a cessé d’y piétiner les peuples sous le mépris, en y entretenant des réseaux de pouvoirs corrompus et à la solde de l’Occident.
Il n’y a rien à gagner pour la Russie, à part laisser l’Europe continuer de s’embourber dans ses contradictions et ses crises politico-économiques jusqu’à ce qu’elle implose comme l’URSS. Nous n’en sommes pas loin: l’euro menace de se dévaluer très fortement par rapport aux autres monnaies, la balance commerciale est catastrophique, le secteur bancaire n’en finit plus de sortir de la crise et est en train de plonger dans une catastrophe totale parce que rien n’a changé depuis 2007, l’énergie est une catastrophe en devenir qui va éclater l’hiver prochain, le secteur agricole va sérieusement souffrir à partir de cette année du fait des manques d’eau (sécheresses s’aggravant d’année en année, parce qu’on est dans ce cycle climatique actuellement), mais aussi du fait de l’embargo sur les engrais russes. Pendant ce temps-là, la Russie a déjà réaligné ses propres exportations vers l’Asie et devrait renouer avec la croissance dès ce trimestre, après une année 2022 en demi-teinte suite à l’embargo sur les produits pétroliers et gaziers décrété par certains pays européens.
Alors jusqu’à quand allons-nous jouer ce jeu stupide, et jusqu’à quand allons-nous laisser les civils ukrainiens être massacrés parce que leur propre gouvernement corrompu les envoie à l’abattoir?
Les mouvements occidentaux sur le grand échiquier mondial, visant à encercler et isoler la Russie, ont clairement échoué en Ukraine, et c’est désormais l’Europe qui se voit menacée de l’intérieur. N’importe qui de sensé aurait arrêté les frais immédiatement après le retrait russe du nord de l’Ukraine fin mars 2022, et aurait tenté une véritable approche diplomatique pour au moins figer le conflit.
A moins que le vrai enjeu de ce conflit-là ne soit pas l’Ukraine, mais bien l’avenir de l’Europe. Pas l’UE, déjà condamnée à moyen terme, comme le montrent ses dirigeants plus occupés à taper dans la caisse pour prévoir leur retraite dorée en Amérique. L’Europe.
C’est aujourd’hui que se décide notre avenir, en tant que civilisation. Nous sommes assiégés partout, et l’ennemi est déjà dans nos murs. Poutine a raison lorsqu’il parle de valeurs occidentales « sataniques »: ce qui se passe chez nous depuis vingt ans est la négation totale de la nature humaine et de ses valeurs.
Les Lumières se sont transformées en un culte de la Mort (avortement, avortement tardif, suicide assisté, euthanasie…), de la Débauche (apologie de la sexualité omniprésente, défense de plus en plus ouverte des paraphilies que sont la zoophilie et la pédophilie, célébration grandiloquente de la perversité dans tous les pans de la « culture »…), de la drogue (cannabis, cocaïne, MDMA, méthamphétamines, mais aussi médicaments, vaccins et autres produits expérimentaux testés à grande échelle sur des populations non informées voire désinformées…), et de tout de qui détruit à petits feux ce qui constitue cette « âme » qui a fait de nos civilisations européennes ce que l’Humanité avait de plus beau et de plus grandiose.
Refusons de sombrer. Ça commence dans nos vies de tous les jours. Ça commence par de petits gestes au quotidien, comme couper la boite à propagande par la peur, par le refus de participer à cette société qui fonce vers le gouffre en chantant, et par la recherche de l’autonomie de vie et de conscience. Ça commence par la nécessité de reconnecter son âme avec la beauté des petites choses, et des grandes choses. Redécouvrir la beauté du Sacré, au sens large, pas uniquement religieux.
L’Humanité n’est pas un virus. Vous n’êtes pas un virus qui rend la planète malade. Et vous n’êtes pas impuissants face à la marche du monde: vous décidez pour vos propres vies, et vous bâtissez l’avenir de vos enfants. Soyez intransigeants avec vos valeurs, et tant pis si ça choque ceux qui font semblant de se conformer à ce qu’ils croient être la norme. Là où quelqu’un tient debout, les autres finissent par se relever.